mardi 10 juin 2014

La déferlante NAMELESS

Un soir de bruine printanière… Le rush… Happée par une faune parisienne dont l’idéal tardif du cocooning devient un leitmotiv, je me branche à mon ipod, compagnon indispensable de longs trajets quotidiens. Au programme, l’EP de ce groupe que je ne connais pas vraiment mais dont le nom, paradoxalement, tinte à mon oreille !
Etrange… D’autant que leur histoire a débuté, il y a 13 ans, par une amitié lycéenne dont la mouvance s’est rapidement transformée en odyssée musicale. Accros à la scène, ils enchaînent les concerts, les premières parties d’artistes de renom (Jean-Louis Aubert, Chuck Berry, Mademoiselle K, Sinclair…), s’illustrent sur l’émission live Taratata
Et au milieu de cette tourmente nait un premier single générique de l’émission de Canal +, 60 jours 60 nuits ; un album so rock à l’identité inégale mais forte Genetically Modified ; un EP éponyme incluant des pépites telles que Hero ou l’étendard tubesque Angelina
Et derrière ce groupe frenchy ? Alexandre Many, Clément Touil, Maxime Rouge et Julien Henry…. Quatre garçons au look dandy chic dont la verve musicale british nous entraîne, irrémédiablement, dans leur sphère anonyme. Nameless.
Portrait, leur dernier EP est comme ce bon vin que l’on conserve précieusement en attendant une maturité prometteuse. L’attente est longue et lorsque le grand jour arrive enfin, on déguste tout simplement, les yeux clos, les sens en éveil. Et là… Ô surprise ! Les papilles auditives se régalent de saveurs mélodiques à l’empreinte musicale entêtante, aux sonorités efficaces, punchy et qui fleurent bon la chaleur estivale telle 7 days in the sun, un morceau enlevé, fédérateur, à la fois frais et solaire… Trois remix du titre sont également déclinés, dans cet EP, histoire de renforcer le tournant electro britpop du groupe. Delphine et ER, deux ballades à la tonalité énergisante, viennent parfaire ce condensé de tubes en devenir.
Certains crieront au loup arguant un manque de renouveau, un copié-collé artistique… Et pourtant, ces jeunes parisiens à l’élégance raffinée ont ce petit soupçon de je ne sais quoi qui marque la différence. Peut-être est-ce dû à une fibre musicale originale ou alors à une synergie pop/rock savamment dosée d’une touche électro, symbolique de ce petit regain nostalgique et psychédélique synthpop des 80s ? Ou encore ce grain de voix grave à l’accent Bowiesque envoûtant et qui ne nous laisse guère indifférent.
Portrait, une mise en bouche ? Les prémices d’un nouvel opus ? Croisons les doigts ! Et si la curiosité ou l’impatience vous taraude, amis parisiens, pourquoi n’iriez-vous pas flâner sur les bords du canal Saint Martin, un jeudi 10 juillet 2014 ? Tout près, se trouve le Point Ephémère où coïncidence, Nameless y donnera un concert !



Chantal Goncalves